
Véritable révolution scientifique apparue il y a un peu plus d’un siècle, la physique quantique a bouleversé notre vision du monde. Pourtant elle reste souvent inaccessible au plus grand nombre à cause de la complexité des concepts utilisés. Mais aujourd’hui, dans notre société occidentale, le terme « quantique » est devenu très à la mode, très utilisé dans des domaines très différents: on entend parler de médecine ou thérapie quantique, voyance quantique, planète quantique, « tout est énergie », « tout est vibration »… Toutes ces affirmations (ou techniques) sont supposément issues et prouvées par la science, mais qu’en est-il vraiment?
Bref rappel historique
La théorie de la mécanique quantique a été développée initialement pour expliquer l’observation du comportement « étrange » de la lumière qui n’est pas rayonnée de façon continue, mais sous forme de petites quantités finies localisées, des particules de lumière ou « quantas » d’énergie. Des modèles mathématiques complexes ont alors été développés pour tenter de comprendre le comportement inattendu et contre-intuitif des particules, comportement inexplicable selon les lois établies de la physique classique. Des propriétés surprenantes de la matière ont alors été prédites puis parfois confirmées par des expériences sophistiquées.
Domaine d’application
De manière générale, pour les physiciens (et chimistes), la théorie de la physique quantique s’applique uniquement aux interactions et phénomènes observés à l’échelle des atomes et particules (milliardième de mètre).
Tout ce qui est observé à l’échelle humaine (par exemple une pomme qui tombe ou le déplacement d’une voiture) obéit à des lois très différentes décrites par la mécanique classique de Newton. De même le mouvement des astres dans l’univers est régit par d’autres lois qui font partie de la théorie de la relativité. Des forces différentes s’appliquent aux différentes échelles d’observation. Il n’y a toujours pas de consensus scientifique quant à la « théorie du Tout » qui réunirait les différents modèles pour décrire notre réalité de façon cohérente. Et, de plus, les théories actuelles permettent seulement de comprendre une infime partie de l’univers tel que nous le percevons. Il reste donc encore beaucoup à découvrir…
Autres champs d’application ?
Fascinés par ces lois étonnantes, de nombreux chercheurs ont tenté d’appliquer les concepts de la physique quantique à d’autres domaines (spiritualité, neuroscience, psychologie, parapsychologie, guérison, communication…). Ces recherches peuvent paraitre très intéressantes, mais elles sont généralement très controversées car il n’y a encore aucun consensus scientifique.
Pour déterminer la fiabilité de ces recherches, il est essentiel de différencier les auteurs scientifiques authentiques qui ont une véritable formation, expérience et compréhension scientifique, des très nombreux pseudo-scientifiques autodidactes (parfois spécialistes dans un autre domaine) dont les connaissances en physique quantique sont superficielles et non reconnues par la communauté scientifique. Alors, ces chercheurs sont-ils des imposteurs, dissidents, ou précurseurs, visionnaires ? Votre discernement est essentiel.
Bouddhisme et physique quantique
Plusieurs auteurs ont noté un parallélisme surprenant et fascinant entre le concept philosophique de la réalité d’anciennes traditions bouddhistes (Nagarjuna etc) et les concepts de la physique quantique.
Les nombreux et fascinants rapprochements entre science, spiritualité et yoga seront développés dans un prochain article.
La science moderne serait alors juste un nouvel outil de connaissance, un chemin alternatif pour mieux comprendre notre réalité et prendre conscience de ce qu’on est.
Notre connaissance, ou compréhension, serait donc liée à notre niveau de conscience.
Alors, finalement, est-ce que « tout est énergie » ? Oui et non ! Réponse conforme aux concepts de non-dualité et de la physique quantique, mais pas de la science classique ! Cela peut être une croyance personnelle, un pressentiment intime, mais ce n’est actuellement pas prouvé ni reconnu par la communauté scientifique.
Publié dans la Revue Virtuelle de la Fédération Francophone de Yoga n 18